Interview de Carine Petit : la maire du 14e partage ses adresses, souvenirs et bons plans à Paris

À la tête du 14e arrondissement depuis 2014, Carine Petit endosse dans cet entretien un rôle de guide et nous emmène à la découverte de son 14e : ses lieux culturels favoris, ses souvenirs d’événements fédérateurs et ses adresses coups de cœur entre bal populaire, cinéma en plein air et espaces culturels hybrides.

Sortir à Paris : Pour commencer, pourriez-vous vous présenter à nos lecteurs ?

Carine Petit :Je suis maire du 14e arrondissement depuis 2014 et j’habite le quartier avec mon fils depuis plus de 20 ans. Profondément attachée à la vie de quartier, j’adore la dimension humaine liée à ma vocation. J’ai des habitudes assez classiques, je prends mon café au même endroit chaque matin, je fais du vélo, je prends le bus. Rien d’exceptionnel, mis à part la proximité appréciable que me permet ce mandat de maire.

Quand vous avez un peu de temps libre, quels sont vos rendez-vous culturels favoris ?

Je vais beaucoup au cinéma, voir des expositions. Dès que je le peux, je vais aussi au Théâtre 14 qui propose une programmation variée et inclusive.

Si vous deviez présenter votre arrondissement à quelqu’un qui ne le connaît pas ?

C’est Montparnasse, le quartier des artistes (Giacometti, Chana Orloff, Jean Lurçat, Antoni Clavé) avec des galeries et des maisons-ateliers qui se visitent toute l’année. On y trouve les Catacombes, le Musée de la Libération-Jean Moulin, la Cité Internationale - un espace multiculturel fantastique, à la fois engagé et accessible, qui fête ses 100 ans cette année - et des lieux alternatifs comme le Poinçon, l'ancienne gare du Petit-Montrouge, sur la Petite Ceinture. J’aime la capacité de cet arrondissement à mélanger les genres, les populations, les générations.

Quelles sorties gratuites ou accessibles recommandez-vous aux familles ou aux jeunes ?

WE OFF !, une programmation gratuite, le samedi, dans plusieurs écoles de l’arrondissement avec des ateliers créatifs, des spectacles, des stages de premiers secours. La Maison des Pratiques Artistiques Amateurs (MPAA) Broussais aussi, qui propose des ateliers et des spectacles tout au long de l’année.

Le parc Montsouris reste, bien sûr, un incontournable pour les familles avec des animations régulières. Vous pouvez faire de belles balades grâce aux nombreux espaces verts - plus nombreux que dans d’autres arrondissements ! Et chaque été, la base de loisirs avec baignade gratuite dévoile une programmation d’activités sportives, culturelles et créatives.

Trois acteurs que vous trouvez essentiels à l’animation locale ?

Le Pavillon de la Sirène, un nouveau lieu entièrement rénové et dédié à la musique (plus particulièrement aux instruments à vent) où sont organisés des animations, des concerts amateurs (ou pas) et où il est possible de prendre des cours ; et le Moulin à Café, un café associatif qui propose concerts, débats et expositions.

Egalement, L’Entrepôt, un lieu culturel complet avec un cinéma art et essai et un restaurant, un lieu ancré dans la vie locale ; et La Ressourcerie créative qui propose, toute l’année, des ateliers de créations upcyclées et qui anime, tous les étés, une guinguette avec des concerts, au square du Serment de Koufra.

Comment favorisez-vous la création de souvenirs tout au long de l’année ?

Nous avons une politique d’animation continue qui s’organise de manière saisonnière. Nous profitons de l’aménagement des rues pour les enfants, des rues piétonnisées et végétalisées, afin d'y organiser des activités, des jeux et des spectacles en plein air qui attirent beaucoup de monde. Les habitants s’emparent de ces espaces pour se réapproprier leur ville et échanger entre eux. J’aime cette proximité quand elle crée du lien. La Table d’Aude, organisée par le collectif des Hypers Voisins, en est un bon exemple.

Quel est votre plus beau souvenir d’événement dans le 14e ?

Il y en a tellement. De 2015 à 2020, l’expérience des Grands Voisins, un lieu d’échange et de sociabilité qui a beaucoup marqué le quartier. Mais aussi le bal organisé pour le centenaire de Brassens en 2021, c’était très beau.

Quel manque avez-vous identifié dans l’offre actuelle ? Et comment comptez-vous y répondre ?

Nous manquons peut-être encore de lieux pour faire la fête, la nuit. Nous travaillons à développer des nouveaux espaces de concert et d’art contemporain qui trouveront bientôt leur place dans le futur quartier Saint-Vincent-de-Paul (dont la maquette est visible sous ce texte).

Une autre ville ou arrondissement qui vous inspire culturellement ?

Je pense à plusieurs villes de banlieue. Ivry avec Le Hangar, Genevilliers avec Le Tamanoir, Bagneux et son Plus petit cirque du monde, ou encore Malakoff avec le Théâtre 71. Ces villes ont su créer des lieux forts, accessibles, qui sont devenus des repères culturels.

Y a-t-il un sujet que nous n’avons pas évoqué et qui vous tient à cœur ?

Il y en a tellement ! Prenons le sport : le Basket Paris 14 fait un super boulot associatif, avec une équipe passionnée et engagée dans la vie de quartier, tandis que le Ring du 14, un club de boxe anglaise mixte, organise chaque année dans l’arrondissement un gala très attendu.

Enfin, que diriez-vous aux lecteurs de Sortir à Paris pour leur donner envie de découvrir le 14e ?

C’est un arrondissement qui vous surprendra par sa diversité et son authenticité, si vous prenez le temps de vous y balader - nous avons imaginé une carte d’arrondissement avec Le Routard qui regroupe plusieurs itinéraires. Nous avons aussi de bonnes tables, de la cantine solidaire La Copine1 au restaurant étoilé de Mory Sacko, Mosuke, en passant par le bistrot du Vaudésir et l’Italien des Pouilles, La Campagnola.

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